Histoire de Froidmont
Au bout de la courbe d'un chemin, au milieu des formes arrondies des bois, l'harmonie magique des toitures dominées par l'église est toujours une surprise. Des milliers de tableaux s'offrent à nous dans le paysage rural du TOURNAISIS
Le village de Froidmont s'étend sur 495 hectares et compte un bon millier d'habitants. Les terres de Froidmont étaient propriété de l'abbaye de Saint Amand à la fin du Xème siècle et comme ce fut le cas pour St Maur, le pape Pascal II confirma la possession de l'autel de ce lieu à l'abbaye par sa bulle de 1107. L'abbaye possédait une très grande ferme source d'importants revenus.
En 1676, le curé de Froidmont, Gaspard Devleeschouwer fonde en compagnie de Maximilien Landen une maison pour aliénés mentaux et les débauchés. Cette maison est dirigée par les "Frères de la Charité de Saint Charles Borromée" dont les statuts sont approuvés en 1686 par l'évêque de Tournai, Gilbert de Choiseul. La communauté sera dissoute en 1766. L'établissement sera alors placé sous la tutelle du gouvernement central et sera confié en 1819 aux Frères de la Charité de Gand qui en seront les administrateurs jusqu'en 1884 époque à laquelle, les autorités communales décident de la fermeture de l'asile. Toutefois, six ans plus tard, les Frères l'ouvrent à nouveau sous le nom d'hospice Saint Charles Borromée, il subsistera jusqu'après la seconde guerre mondiale.
Dans les années cinquante disparut alors cette institution que certains appelée irrespectueusement "le couvent des sots". Village essentiellement tourné vers l'agriculture, Froidmont comptait, à la fin du XVIIIème siècle, deux tisserands et une cinquantaine d'ouvriers travaillant le bois. Durant l'entre-deux guerres, on y trouvait une brasserie, deux fabriques de tabac et un moulin. L'histoire nous dit également que la paroisse de Froidmont abritait dans la ferme de Veron (aussi appelée de Vezon) une maladrerie appartenant aux chevaliers de Saint Lazare.
L'église du village est dédicacée à Saint Piat, ce premier évangéliste tournaisien, un des deux patrons auxiliaires de la cathédrale Notre-Dame de Tournai. Il s'agit d'un sanctuaire néo-gothique élevé au milieu du XIXème siècle par l'architecte montois Louis Dethuin pour remplacer l'ancienne église datant du XVIIème siècle. L'église Saint Piat présente une nef de trois travées, des collatéraux, une tour enserrée en façade et un chœur à chevet semi-hexagonal. Le bâtiment a été restauré de 1969 à 1973 par l'architecte tournaisien Louis Gaudemont.
Notons aussi l'existence d'un château qui fut la propriété de l'écuyer Edmond Morel de Tangry, bourgmestre. Cet économiste né à Tournai en 1827 publia de nombreux traités d'économie politique. C'est en 1895 qu'Edmond Morel obtint le droit d'adjoindre à son nom les mots "de Tangry" nom d'une ancienne maison noble d'Artois dont il était issu. Il mourut à Anvers, ville natale de son épouse Valérie de Caters, en 1898. Une rue à son nom existe dans un quartier résidentiel créé dans les années septante. Son château devint la propriété de Jules Bara. Depuis une trentaine d'année, la rue Longue, avant bordée de prairies et de champs, s'est transformée par la construction de très nombreuses villas lui donnant un caractère ininterrompu de rue jusqu'à la limite du village d'Esplechin.
Sources : « Tournai, vers le futur » édité par l'ASBL Tourisme et Culture, « Biographies tournaisiennes » de Gaston Lefebvre).
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